Comment se déroulent nos travaux ?
Les membres décident collégialement en séance plénière du programme de travail annuel. Il est élaboré à partir de sujets proposés par les élus de Rennes Métropole (sollicitation) ou par les membres eux-mêmes (auto-saisine).
Une fois le programme validé, des groupes de travail pilotés par un ou plusieurs membres sont constitués pour répondre aux problématiques posées. La composition (membres, partenaires extérieurs…), la méthodologie (diagnostic, démarche prospective…) et les moyens (groupe-projet, débat, outils numériques…) sont adaptés à chaque problématique. L'équipe technique facilite le travail des groupes.
Les avis et contributions des membres sont ensuite transmis aux élus locaux de façon à enrichir les politiques publiques métropolitaines. Les acteurs locaux peuvent aussi s'emparer des préconisations proposées pour impulser des actions et des expérimentations sur le territoire.
Les travaux en cours portent sur la transition climatique, les migrations, et les précarités des jeunes (voir le programme 2024 du codev).
Nos travaux
TitreProjet "Séniors, et alors ?!" – Le CIAS à l’Ouest de RennesMots clésvieillissement, séniors, accompagnement, dépendance, coopération, ehpad, ainés
vieillissement, séniors, accompagnement, dépendance, coopération, ehpad, ainés
Le collectif « seniors, et alors ?! » du Codev souhaite contribuer à la réflexion des élus métropolitains et municipaux sur le vieillissement, en relayant des besoins, réalisations, manques, leviers pour demain, et projets inspirants. D’ici juin 2021, le Codev s’intéresse plus particulièrement à ce qui touche à l’habitat, au « chez soi »
Entretien avec M. Alain Piton, président du CIAS à l’Ouest de Rennes
Pouvez-vous revenir sur l’originalité du CIAS, historique et missions partagées ?
Le centre intercommunal d’action sociale (CIAS) a été créé en 1965 avec 6 communes Mordelles, le Rheu, Saint-Gilles, Chavagne, Cintré, Bréal-sous-Montfort, cette dernière commune n’étant pas dans Rennes Métropole. Nous avons été rejoints ensuite par Vezin-le-Coquet. Cela représente 42000 habitants sur ces 7 communes.
Certains maires ont été très porteurs de ce centre intercommunal, ont pris en gestion des foyers logements, à Saint Gilles, Mordelles, Le Rheu, qui sont devenus aujourd’hui des EHPAD. Se sont développés ensuite des services d’aides à domicile, de livraisons à domicile, de services petite enfance, d’emploi en plus des activités classiques d’un CCAS en termes de solidarité.
Il y a actuellement 2 CIAS dans le département, avec Liffré.
Comme vous l’avez constaté, Bréal-sous-Montfort n’est pas dans Rennes Métropole. Cela n’a pas posé de difficulté, sauf sur la petite enfance. Bréal-sous-Montfort avait en effet délégué la petite enfance au CIAS, ce qui empêchait les autres communes de la communauté dont elle fait partie de développer les services "petite enfance". Nous avons dû faire un changement dans les statuts pour rendre optionnelle la délégation de compétence "petite enfance".
Sur la partie « personnes âgées », le CIAS développe des services et projets :
- Résidences EHPAD, y compris accueil de jour,
- Services à domicile avec un Service polyvalent d’aide et de soins à domicile [SPASAD] (comprenant un Service de Soins Infirmiers A Domicile [SSIAD] et Service d'Aide et d'Accompagnement à Domicile [SAAD]),
- L’ESA du Meu : équipe spécialisée Alzheimer, qui couvre une cinquantaine de communes, en lien avec les hôpitaux de Saint-Méen-le-Grand et Montfort sur Meu,
- Portage de repas,
- la Longère, dispositif en charge de l’aide aux aidants et de la lutte contre l’isolement.
Le budget global du CIAS est de 16 millions d’euros.
Le CIAS fonctionne sur les mêmes bases que les collectivités territoriales, en tant qu’intercommunalité avec un syndicat de communes et un CIAS qui dispose d’un Conseil d’administration comparable à celui des CCAS : 7 élus (1 par commune) et 6 représentants de la société civile.
Quelle est votre analyse du fonctionnement des EHPAD actuellement, sur la vie des résidents, le recrutement, l’image, l’impact de la pandémie… ?
Nous gérons 3 anciens foyers logement d’une cinquantaine de places à Saint-Gilles et Mordelles, et de 25 places au Rheu, qui datent des années 80. Une quatrième structure, plus importante, a été créée à Vezin-le-Coquet en 2010, avec 74 places, pour des personnes souffrant de troubles cognitifs. Juridiquement, l’ensemble est considéré désormais comme un EHPAD unique. C’est une gestion très lourde.
Le financement de l’EHPAD est assuré par la contribution des résidents (hébergement), la dotation de l’ARS (soins) et celle du Département (dépendance). Ce n’est pas toujours facile à équilibrer et cela s’inscrit dans un contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens passé avec l’ARS et le Département.
La résidence du Champ du Moulin, à Le Rheu, fait partie de l’EHPAD mais, pour des raisons tenant à des normes de sécurité, ne peut plus recevoir des personnes dépendantes et joue un peu le rôle d’une résidence autonomie. Il est donc prévu que les places EHPAD concernées soient transférées à Vezin-le-Coquet dans le cadre d’une extension. L’étude sur l’avenir du Champ du Moulin en tant que résidence pour personnes âgées est en cours.
En cette période de crise sanitaire, le nombre de cas positif très important nous occupe actuellement beaucoup. Aujourd’hui, à Vezin, nous avons 30 cas Covid sur 60 résidents permanents. Par ailleurs, les difficultés courantes résident dans l’importance des demandes avec de longues listes d’attente, notamment à Vezin-le-Coquet. Nous avons aussi, comme d’autres, des problèmes de moyens et des difficultés à recruter pour plusieurs catégories d’emploi, en particulier ceux d’aide-soignantes ( avec une insuffisance de la formation par rapport aux besoins).
Les EHPAD sont appelés à évoluer, mais il en faudra toujours. Ils ressemblent de plus en plus à certains établissements hospitaliers et ils sont, bien sûr, nécessaires face à des problèmes de dépendance ou de grande dépendance, mais ils ne correspondent pas à l’idée que l’on se fait dans le public d’une « maison de retraite » Il y a également un vrai besoin de résidences intermédiaires ou adaptées.
Comment travaillez-vous avec les résidents et personnes concernées, via vos Conseils de vie sociale ?
Nous avons un Conseil de Vie Sociale (CVS) global pour l’EHPAD avec une réunion plénière et des réunions par établissement, ce sont surtout les représentants des familles qui s’expriment car peu de résidents sont intéressés ou parfois en capacité d’y participer activement.
Que pensez-vous de l’EHPAD à domicile ?
Nous n’avons pas eu le temps de creuser cela en raison d’une activité très pressante et de restructurations à préparer, sans compter la crise Covid depuis un an, mais cela paraît intéressant.
Dans l’expérimentation d’EHPAD à domicile, ce qui apparait important c’est qu’il y ait une structure qui coordonne l’intervention des acteurs à domicile. Sur le territoire du CIAS, il y a déjà une coordination entre les différents acteurs…
Sans doute, mais dans l’immédiat, la coopération entre les établissements et le service à domicile reste assez limitée, sauf dans le cas de la commission mensuelle d’hébergement pour les entrées en EHPAD. Nous travaillons actuellement sur le fonctionnement de notre service d’aide à domicile qui connaît des difficultés au sein d’une offre considérable avec des opérateurs qui ont souvent plus de souplesse dans leur organisation.
Concernant le lien vie communale / EHPAD, le CIAS a-t-il des partenariats avec des groupes de théâtre, de chant, etc. ?
Nous organisons des activités classiques dans un EHPAD : des spectacles, des fêtes organisées, des rencontres et activités graphique, du dessin, etc. Selon chaque EHPAD, la directrice, l’animatrice, les propositions varient. A saint-Gilles, il y a beaucoup de relations entre l’EHPAD et le tissu scolaire par exemple. A Le Rheu, c’est avec la médiathèque, etc.
Les projets d’animations sont actuellement revus, en petits groupes, vu le contexte sanitaire.
Au domicile, la période de pandémie le met encore plus en évidence, il est difficile de trouver des intervenants psychologue, sophrologue… qu’en est-il au CIAS ?
Nous avons des psychologues qui interviennent dans les différents secteurs du CIAS, y compris à la Longère.
Par ailleurs, il faut souligner l’action menée, dans le cadre de la Longère, par les bénévoles, dans le cadre de la démarche Monalisa pour lutter contre l’isolement des personnes âgées.
Des binômes vont au domicile des personnes âgées tous les 15 jours, via l’association Part'Ages. La Longère était fermée en début de confinement, elle n’est toujours pas complètement ouverte. Un numéro unique a été lancé en début de confinement, basé à la Longère ; l’information a été publiée dans les bulletins communaux.
D’autant plus dans le contexte pandémique actuel, la question de la fin de vie se pose. Une équipe de soins palliatifs à domicile est mise en place par le CHU. Est-ce dans vos préoccupations ?
Nous sommes très concernés. Mais cela se gère aussi dans le partenariat avec certains services et avec les professionnels de santé.
Quelle place des bénévoles dans les EHPAD ? Comment travaillent-ils avec les professionnels ?
Dans les EHPAD, il y a toujours des bénévoles qui interviennent en soutien de l’animation, notamment ceux de l’association Part’ages.
Cette association s’est fortement investie dans la Longère en soutien de l’animatrice.
Cette structure s’est intéressée au début à la situation des aidants familiaux et à un besoin de répit. Puis, cela s’est élargi à une action pour les personnes âgées isolées (s’inscrivant dans le cadre de Monalisa, une mobilisation nationale portée par de nombreuses associations nationales (Secours populaire, petits frères des pauvres, Croix rouge....). A la Longère, la participation des bénévoles de Part’Ages a été importante pour développer les nombreuses activités proposées. Après 7ans, cela fait l’objet d’une évaluation pour adapter au mieux l’action de la structure, notamment vers les communes les plus éloignées.
Dans la logique de l’action de la Longère, le CIAS a pris en charge la partie animation du projet de vie des maisons Helena de Chavagne puis de Saint-Gilles.
Avez-vous des liens avec le CCAS de Rennes ?
Assez peu, plutôt dans le partenariat au sein de l’union départementale des CCAS avec lequel nous faisons du bon travail.
Nous travaillons également beaucoup avec le CLIC (Centre Local d'Information et de Coordination), dans l’esprit de la loi de 2015 sur l’adaptation de la société au vieillissement.
Est-ce qu’il y a une spécificité des EHPAD ruraux par rapport à la ville de Rennes ?
Pas vraiment en ce qui nous concerne, même si certaines communes sont plus proches de Rennes que d’autres
Quelles plus-values du CIAS vendre aux autres communes, pour inciter à des projets intercommunaux ?
Le fait que, grâce au CIAS et à l’intercommunalité, nous avons pu avoir un champ plus large de compétence et développer des initiatives innovantes.
Cela permet aussi une mutualisation des moyens et une réflexion plus riche en raison de la diversité des opinions émanant des communes.
Par ailleurs, nous développons aussi des relations par convention avec des communes extérieures par exemple avec Le Verger pour le point accueil emploi.
Un mot pour conclure cet entretien ?
Je vous remercie pour cet exercice qui oblige à prendre un peu de recul, la démarche étant intéressante. Il sera utile de voir tout ce que vous aurez pu recueillir au cours de ces entretiens
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