Comment se déroulent nos travaux ?
Les membres décident collégialement en séance plénière du programme de travail annuel. Il est élaboré à partir de sujets proposés par les élus de Rennes Métropole (sollicitation) ou par les membres eux-mêmes (auto-saisine).
Une fois le programme validé, des groupes de travail pilotés par un ou plusieurs membres sont constitués pour répondre aux problématiques posées. La composition (membres, partenaires extérieurs…), la méthodologie (diagnostic, démarche prospective…) et les moyens (groupe-projet, débat, outils numériques…) sont adaptés à chaque problématique. L'équipe technique facilite le travail des groupes.
Les avis et contributions des membres sont ensuite transmis aux élus locaux de façon à enrichir les politiques publiques métropolitaines. Les acteurs locaux peuvent aussi s'emparer des préconisations proposées pour impulser des actions et des expérimentations sur le territoire.
Les travaux en cours portent sur la transition climatique, les migrations, et les précarités des jeunes (voir le programme 2024 du codev).
Nos travaux
TitreProjet "Séniors, et alors ?!" – Les bailleurs sociaux intervenants sur Rennes Métropole [ADO Habitat 35]Mots clésvieillissement, séniors, ainés, domicile, collectif, logement, logement social, bailleurs, adaptation, résidences séniors, maison Héléna
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Le collectif « seniors, et alors ?! » du Codev souhaite contribuer à la réflexion des élus métropolitains et municipaux sur le vieillissement, en relayant des besoins, réalisations, manques, leviers pour demain, et projets inspirants. D’ici juin 2021, le Codev s’intéresse plus particulièrement à ce qui touche à l’habitat, au « chez soi ».
Entretien avec les bailleurs sociaux intervenant sur la métropole de Rennes, via l'ADO Habitat Ille et Vilaine :
- Néotoa : Nadia LEHMANN, Conseiller Mobilité Résidentielle, et Lenaic TOUTAIN
- Aiguillon Construction : Sandra LE BLOND Responsable du pôle développement social et innovation
- Espacil Habitat : Anne Claire LEGENDRE Chef de projet Habitat Seniors
- Les Foyers : Karine THOMAS Responsable du Pôle Commercialisation Locative, et Anne CLEMENT, responsable de programme et en charge actuellement d’opérations dédiées aux seniors
- Archipel Habitat : Isabelle CLEMENT Chargée de l’accompagnement du vieillissement et des personnes en situation de handicap
Pouvez-vous nous évoquer ce que vous travaillez en commun autour du public Séniors, et ensuite détailler ce qui fait vos spécificités ?
Isabelle Clément (Archipel Habitat) : Comme tous les bailleurs sociaux, nous rencontrons les élus, d’aller vers eux pour présenter ce que nous sommes en capacité de développer sur les communes. Nous avons travaillé collectivement sur l’adaptation des logements, sur l’habitat dédié, sur l’habitat intergénérationnel.
A Archipel Habitat, nous proposons de l’habitat intergénérationnel, en proximité, avec des logements spécifiques pour séniors, une salle commune, un studio d’amis. Nous avons quelques habitats dédiés comme à Bréal sous Montfort, en proximité des commerces et transports, en T2 et T3. Dans les habitats dédiés, il n’y a pas de surcout de loyer. Un forfait de 250 euros est demandé une fois au titre d’une participation financière forfaitaire. Il peut y avoir une augmentation du loyer lorsqu’il y a une réhabilitation, mais c’est le cas pour tout logement réhabilité.
Nadia Lehmann (Néotoa) : Prévoir par exemple un quota d’accueil de logements séniors au rez-de-chaussée est une des décisions qui sont prises bien en amont de la construction, d’où l’importance de l’identification des besoins en amont. Il faut développer la co-construction. Nous avons par exemple des difficultés à développer du collectif dans des petites communes, car les demandes des séniors sont plus pour des pavillons.
Il faut du sur-mesure, être en perspective sur du moyen / long terme. Les besoins peuvent être parfois immédiats, mais le patrimoine ensuite reste. En tant que propriétaires bailleurs, il nous faut assurer la continuité ensuite.
Sandra Leblond (Aiguillon Construction): Les élus vont exprimer des besoins dont ils ont eu écho. Il faut également vérifier ce besoin, qui peut parfois être celui des enfants et non pas de la personne âgée concernée.
Nous avons également le problème du « bout de jardin », important dans les bourgs plus ruraux, pour les séniors.
Il faut faire attention à ne pas imposer la même chose partout ; il faut que la personne trouve un « plus » à venir dans du collectif.
Anne-Claire Legendre (Espacil Habitat) : Nous proposons des Maisons Helena et des logements adaptés séniors. Le concept Maison Helena est un partenariat co-construit avec la commune. Les maisons Héléna se construisent via un comité de pilotage avec des élus, des citoyens. C’est un partenariat de A à Z jusqu’à la livraison du bâtiment, puis sur le projet de vie. Il y a 26/27 résidents dans ce type d’habitat. Les coordinateurs vont être recrutés par la collectivité (ce n’est pas un service privé). C’est un vrai projet, il faut que la commune y adhère. Il y a un cahier des charges. C’est un projet tourné vers la commune.
Tout est fait pour que les résidents soient en position active : l’habitat est implanté dans un endroit stratégique car vivant, à l’intérieur il est fait en sorte que chaque habitant ait des liens avec les autres, nous proposons des animations, des ateliers de prévention, des liens très étroits avec l’activité communale…
I.C. : Des projets de collectifs avec des jardins partagés, par exemple, dépendent de la présence /du départ des personnes moteurs. C’est pour cela qu’il faut bien travailler en amont les attributions des logements. La présence d’un coordinateur de vie sociale permet de désamorcer les petites choses, etc.
Il faut impliquer la commune, éviter que ce ne soit un lieu qui se replie sur lui-même, une salle commune peut par exemple s’ouvrir aux autres habitants.
A-C L : La présence d’un coordinateur de vie social contribue à faire rentrer la vie de la commune dans les résidences séniors. Il n’intervient pas dans le « soin » des personnes, il est sur la « vie sociale » des résidents. Son rôle est vraiment de créer du lien, rompre l’isolement, assurer une réelle écoute avec les résidents, entre les résidents, et être bienveillant.
Pouvez-vous nous en dire plus sur votre modèle économique sur les projets « séniors » ?
A-C L : Pour le logement social, nous appliquons les critères d’attribution classiques, le loyer est encadré.
Le financement de la construction du bâtiment est assuré par différentes aides (Rennes Métropole, Département, Carsat, fonds propres d’Espacil Habitat…) et le financement du projet de vie peut être aidé par le Département dans le cadre d’un appel à projets…
Sur la question du financement, le cout de la construction augmente. Nous ne pouvons plus construire des résidences 24 logements n’importe où. Il est plus facile de faire des logements pour 100 personnes mais nous ne sommes pas sur ce modèle. Notre type de modèle « petite résidence » coûte cher car notre cahier des charges impose un minimum de prestations comme des ascenseurs à tous les niveaux, une salle commune, de vastes parties communes…
I.C. : Cela reste beaucoup plus « rentable » de rémunérer quelqu’un à s’occuper de 30 personnes dans le même logement, que 30 familles dans 30 logements différents.
La personne peut-elle revenir en arrière dans son choix de logement sénior ?
I.C. C’est compliqué et mal vécu, d’où l’importance de la commission d’attribution. Il ne faut pas se tromper. C’est un vrai projet partagé avec les résidents. Ce sont des projets qui se murissent
Karine Thomas : … et avec le coordinateur. Les premières semaines sont très importantes dans la vie du locataire.
Et sur le choix du format et de l’implantation des résidences séniors ?
A-C L : Il faut écouter les élus, prendre en compte les attentes des populations âgées, qui varient selon la localisation.
Par exemple, il vaut mieux proposer 5 maisons adaptées séniors dans une petite commune plutôt qu’une maison Helena, avec pourquoi pas un animateur communal qui intervient sur l’accompagnement.
S.B.: Il est très souhaitable d’avoir à proximité des services, également médicaux, que l’on trouve dans centres bourgs un peu plus conséquent. Il faut réussir à implanter le bâtiment en proximité directe.
Qu’en est-il de l’adaptation des logements existants sur demande des locataires ?
Lénaïc Toutain : La possibilité d’adapter son logement est peu connue. Il y a pourtant une forte attente : 85% des français souhaitent vieillir à domicile. Déménager est une perte de repère. Les élus doivent être prescripteurs de ces besoins d’adaptation dans les communes. C’est une solution complémentaire à l’habitat regroupé. C’est souvent un évènement de vie qui déclenche la demande [d’adaptation du logement], mais les délais sont très longs par rapport à « l’urgence » de la demande.
I.C.: Nous avons des critères permettant de conduire des adaptations de logements existants. Nous avons d’ailleurs beaucoup de demandes, mais qui arrivent souvent très tardivement. Il y a un réel manque d’anticipation. Des gens préfèrent s’isoler au 3e étage sans ascenseur plutôt que déménager vers d’autres logements que nous pouvons leur proposer. Adapter un logement en 3 jours, nous ne savons pas faire…
Par exemple, nous avons dû récemment vider deux tours pour les réhabiliter entièrement. Une personne âgée a fini par accepter de déménager seulement parce que le nouveau logement était avec la même orientation et la même distribution des pièces que le précédent.
N.L. : A 55 ou 65 ans les déménagements sont bien vécus. A partir de 70 à 75 ans, ça devient très difficile.
Avez-vous des retours d’expériences sur des projets d’habitat intergénérationnel ?
I.C. : nous en avons livré un en plein confinement (à Villejean), donc nous n’avons pas de retours vu le contexte. Il comprend une salle commune LCR (local commun résidentiel), loué par l’APRAS, un studio d’ami en AIVS (jusqu’à 4 personnes). L’animation est assurée via le CCAS. Ils proposeront des activités qui iront vers les personnes âgées vieillissantes mais pas uniquement. Il comprend 26 logements dont 8 pour personnes âgées. La « colocation jeune d’appel à projet » pour créer du lien, n’a pas pu se faire. Lorsqu’elle sera mise en place, les jeunes colocataires auront pour mission d’aller vers les résidents. Nous avons un projet sur Saint Jacques de La Lande du même ordre, avec en plus avec des logements pour handicaps moteurs, et une colocation séniors.
N. L. : Je peux prendre l’exemple de la résidence intergénérationnelle « Le Cours des arts » (Beauregard). On y trouve du logement séniors, du logement jeunes actifs, des logements pour des artistes, une salle commune, un coordinateur de vie sociale salarié. Nous avions un partenariat avec le FRAC pour identifier les artistes. Il y a une cuisine et une laverie partagée. La salle est ouverte uniquement aux locataires.
A-C L : l’intergénérationnel est une demande plus urbaine.
Il serait pertinent d’avoir une enquête qualitative locale sur les des attentes des séniors.
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