Comment se déroulent nos travaux ?
Les membres décident collégialement en séance plénière du programme de travail annuel. Il est élaboré à partir de sujets proposés par les élus de Rennes Métropole (sollicitation) ou par les membres eux-mêmes (auto-saisine).
Une fois le programme validé, des groupes de travail pilotés par un ou plusieurs membres sont constitués pour répondre aux problématiques posées. La composition (membres, partenaires extérieurs…), la méthodologie (diagnostic, démarche prospective…) et les moyens (groupe-projet, débat, outils numériques…) sont adaptés à chaque problématique. L'équipe technique facilite le travail des groupes.
Les avis et contributions des membres sont ensuite transmis aux élus locaux de façon à enrichir les politiques publiques métropolitaines. Les acteurs locaux peuvent aussi s'emparer des préconisations proposées pour impulser des actions et des expérimentations sur le territoire.
Les travaux en cours portent sur la transition climatique, les migrations, et les précarités des jeunes (voir le programme 2024 du codev).
Nos travaux
TitreProjet "Seniors et alors?!" - L'expérimentation d'EHPAD à domicileMots clésvieillissement, expérimentation, séniors, accompagnement, coopération, domicile, ehpad, ainés
vieillissement, expérimentation, séniors, accompagnement, coopération, domicile, ehpad, ainés
Le collectif « seniors, et alors ?! » du Codev souhaite contribuer à la réflexion des élus métropolitains et municipaux sur le vieillissement, en relayant des besoins, réalisations, manques, leviers pour demain, et projets inspirants. D’ici mars 2021, le Codev s’intéresse plus particulièrement à ce qui touche à l’habitat, au « chez soi ».
Entretien avec Monsieur Rémi LOCQUET, directeur de l'EHPAD Saint Louis, groupe Hospitalité Saint Thomas de Villeuneuve, et Madame Sandrine TAFFARY, Coordinatrice de parcours EHPAD Hors les Murs.
Les caractéristiques principales de cette expérimentation d’EHPAD Hors les Murs
Comment faire face à ce défi démographique d’augmentation du nombre de séniors, dont on parle tant ? Il y a un besoin quantitatif lié au vieillissement de la génération du baby-boom. Et il y a un besoin qualitatif véritable : le souhait de rester à domicile même en situation de dépendance. La réponse actuellement est extrêmement binaire, elle ne répond que partiellement aux envies des personnes.
La réflexion sur l’expérimentation d’un EHPAD Hors les Murs est née de ce constat, et date de 2016. Le principe : proposer un maintien à domicile avec des réponses plus graduelles. La réponse proposée renforce et coordonne l’accompagnement qui existe déjà : les acteurs de l’accompagnement à domicile, les acteurs libéraux… L’EHPAD rue Saint Louis, faisant partie du groupe HSTV, souhaite s’intégrer à ces dynamiques, en y apportant ses contributions et ses compétences.
L’expérimentation EHPAD hors les murs comporte 3 dimensions : l’accompagnement, la coordination et la sécurisation du domicile. Nous accompagnons actuellement 25 usagers, 30 en fin d’année, 40 l’année prochaine.
Un projet qui ne peut fonctionner qu’avec des partenariats
Dans cette expérimentation, l’adhésion des acteurs partenaires est essentielle : CCAS, ADMR, Assia UNA… Le travail avec eux est pensé, non pas dans une logique de service (cloisonné, en silo), mais pour articuler nos travaux et actions respectifs. Nous avons des acteurs volontaires sur Rennes pour coopérer. De manière plus ponctuelle, nous travaillons avec des médecins libéraux, des kinés libéraux, infirmières…
Nos professionnels sont habitués à apporter des réponses aux personnes avec leurs dépendances, quelles qu’elles soient. Ils vont accompagner l’usager sur des objectifs thérapeutiques. Nous permettons un apport de compétences au domicile, de médecins, etc. L’intention est de continuer à travailler sur les capacités restantes de la personne.
Avec les partenaires impliqués, nous avons une vraie adhésion de valeurs. Ce type de coopération ne peut pas se construire avec n’importe qui. Il y a des acteurs avec des objectifs économiques sur le territoire : pour nous clairement c’est un frein. Non pas parce qu’ils travaillent mal, mais parce que c’est une question philosophique avec un partage de valeurs, d’objectifs. Nous avons des objectifs de services publics.
Sur la coordination, des progrès restent peut être à faire sur le partage d’informations, qui a ses limites actuellement. La difficulté aujourd’hui, ce sont les systèmes d’informations qui ont leur logique propre. Et il faudra faire dialoguer, fluidifier ces informations. Ce sont des choix politiques.
Comment cela se passe pour l’usager concerné ?
L’admission se fait via une commission composée la coordinatrice de l’expérimentation de l’EHPAD Hors les Murs, et d’un représentant de chaque partenaire.
Nous signons un contrat d’accompagnement, inspiré du contrat de séjour en EHPAD. Il n’a pas de statut juridique. Les aidants (familles, tuteurs) sont impliqués dans la visite de préadmission, et l’analyse gériatrique.
Les résultats apparaissent très probants sur les bonnes conditions du maintien à domicile, après un an d’expérimentation.
Quelles suites à cette expérimentation ?
L’expérimentation est possible grâce à l’article 51 de la loi de finance de la sécurité sociale, qui permet le financement de dispositifs expérimentaux. Nous espérons à terme une inscription dans le droit commun.
L’EHPAD hors les murs n’est qu’une des briques pour sortir de cette vision binaire domicile / EHPAD. Nous nous adressons dans ce projet à des personnes dépendantes, mais rien ne nous empêche de développer demain des propositions de prévention de la dépendance. L’objectif : des plateformes territoriales de la prise en charge de la dépendance, pour proposer à la personne âgée la solution la plus adaptée.
Quel est le coût de ce dispositif ?
Si l’on compare cette soutenabilité à un maintien à domicile classique, c’est plus couteux. Si l’on veut comparer cette soutenabilité à un séjour en EHPAD, c’est plus complexe. Il faut comparer ce qui est comparable, c’est l’un des enjeux. Actuellement, le dispositif coûte environ 1000€ par mois par usager. Il n’y a aucun reste à charge à l’usager.
Une phrase pour conclure cet entretien ?
En conclusion, il faut faire confiance aux acteurs de terrain, que le pouvoir politique accompagne, fasse confiance à ces acteurs. Il faut aujourd’hui une convergence d’intérêt sur la prise en charge de ces personnes.
Commenter l'article