Comment se déroulent nos travaux ?
Les membres décident collégialement en séance plénière du programme de travail annuel. Il est élaboré à partir de sujets proposés par les élus de Rennes Métropole (sollicitation) ou par les membres eux-mêmes (auto-saisine).
Une fois le programme validé, des groupes de travail pilotés par un ou plusieurs membres sont constitués pour répondre aux problématiques posées. La composition (membres, partenaires extérieurs…), la méthodologie (diagnostic, démarche prospective…) et les moyens (groupe-projet, débat, outils numériques…) sont adaptés à chaque problématique. L'équipe technique facilite le travail des groupes.
Les avis et contributions des membres sont ensuite transmis aux élus locaux de façon à enrichir les politiques publiques métropolitaines. Les acteurs locaux peuvent aussi s'emparer des préconisations proposées pour impulser des actions et des expérimentations sur le territoire.
Les travaux en cours portent sur la transition climatique, les migrations, et les précarités des jeunes (voir le programme 2024 du codev).
Nos travaux
TitreProjet "Séniors, et alors ?!" – Les Demeures du ParcMots clésvieillissement, séniors, ainés, domicile, collectif, inclusion, handicap, accompagnement
vieillissement, séniors, ainés, domicile, collectif, inclusion, handicap, accompagnement
Le collectif « seniors, et alors ?! » du Codev souhaite contribuer à la réflexion des élus métropolitains et municipaux sur le vieillissement, en relayant des besoins, réalisations, manques, leviers pour demain, et projets inspirants. D’ici juin 2021, le Codev s’intéresse plus particulièrement à ce qui touche à l’habitat, au « chez soi ».
Entretien avec Maud Barreau, coordinatrice de la Maison les Demeures du Parc, à Nantes, des Petits Frères des Pauvres
Pouvez-vous nous présenter le fonctionnement et le modèle des Demeures du Parc ?
C’est un immeuble d’habitation de 4 étages géré par le bailleur social HLM de CDC-Habitat. Les logements sont mis à disposition des Petits Frères des Pauvres (PFP) par le bailleur sur le rez-de-chaussée et le 1er étage.
Nous avons aujourd’hui un public handicapé, disposant d’une allocation handicapé, et un public vieillissant.
11 appartements sont à destination des locataires et le 12eme sert de lieu de vie collectif.
Nous avons 12 locataires, car un logement est actuellement occupé par un couple.
Ce ne sont que des T2.
Les Demeures du Parc sont très bien situées tout près du tramway, il y a des commerces à proximité.
Le lieu commun est ouvert tous les jours, 7 jours sur 7, de 8h à 21h30.
Les Demeures du parc ont été pensées et créées en 1991, à l’initiative des Petits Frères des Pauvres, suite aux constats des équipes de bénévoles nantaises à la fraternité régionale de l’existence de domiciles insalubres. En 1991, nous étions beaucoup plus sur un public vieillissant, nous avons eu un glissement vers public plus jeune avec reconnaissance de handicap ou parcours de rue avec vieillissement accéléré.
L’architecture a été pensée en amont. Les gens vont et viennent dans le lieu commun, où les 4 chambres ont été transformées en 2 bureaux, une salle de réunion, deux salles de jeux et discussion). Il y a un grand salon séjour (repas communs le midi) et une cuisine.
Nous avons 5 salariés actuellement pour faire vivre ce lieu :
- 3 ETP
- 1 Temps partiel 70%
- 1 Temps partiel 50%
Ce sont des auxiliaires de vie sociale, aides-soignants : des salariés très polyvalents. Ils fonctionnent en binômes. La coordination entre les deux binômes est essentielle, ainsi qu’avec les partenaires, etc. Cela permet d’accompagner au plus près les locataires et de pouvoir ajuster l’accompagnement au plus proche des besoins des personnes.
En journée, nous proposons plutôt des temps collectifs, en soirée, des temps plus individuels…
La Maison n’est pas du tout médicalisée. Nous travaillons avec le SSIAD du quartier, et avec des prestataires extérieurs.
Nous accompagnons des personnes de 50 ans jusqu’à la fin de vie, dans la mesure où les situations ne mettent pas en difficulté ni en danger les personnes accompagnées ou l’équipe salariée.
Il y a beaucoup de fin de vie sur Demeures du Parc, nous travaillons dans ces cas-là en lien avec services hospitaliers à domicile, et l’association Compas. D’autres personnes ne pouvaient plus rester car elles n’étaient plus en sécurité aux Demeures du Parc, et sont donc parties en maison de retraite.
Nous avons également des bénévoles, qui accompagnent individuellement, ou proposent des formats collectifs.
Quel est votre modèle économique ?
Nous sommes intégralement financés par les Petits Frères des Pauvres. Nous essayons actuellement de trouver des financements extérieurs.
Ce sont des logements sociaux, la majorité des personnes est au minimum vieillesse.
Il y a une contribution qui est demandée aux locataires. : 10% des ressources de la personne. Le montant donné par les locataires - les 10% - servent à participer aux frais d’animations et pour la vie collective. Les 10% des ressources versées aux PFP sont payés différemment du loyer (bailleur). Nous facturons en plus les repas : 6 euros pour le repas du midi et potage et dessert le soir.
Les locataires payent leur loyer au bailleur social HLM. Le bail, l’état des lieux d’entrée, de sortie, est fait en lien avec le locataire. Nous, on appuie.
Notre mode de fonctionnement est atypique, et quand on ne rentre pas dans les cases pour le moment on n’a pas d'appui financier.
Sur la fin de l’année 2020, la loi ELAN est passée, nous avons répondu à un AMI (appel à manifestation d’intérêt) sur la Loire atlantique, et notre projet n’est pas passé. Vu que nous sommes sur un public handicapé, avec allocation handicapé, et public vieillissant GIR, nous sommes à la croisée des chemins.
Les années auparavant, vers 2008-2010, le projet avait été travaillé pour le faire basculer dans une petite unité de vie. Mais c’est le choix de l’association de rester dans de l’habitat partagé.
Les règlements sont également différents d’un département à un autre.
Qui paye lorsque c’est hors de l’appartement, que ce soit sur du matériel (espaces communs) et sur de l’humain (animation, coordination) ?
Les Petits Frères des Pauvres sont locataires de l’appartement qui sert de lieu commun. Les charges de chauffage et autres sont prévues au budget mais sur une autre ligne budgétaire.
Y a-t-il une surveillance la nuit ?
A 21h30, nous fermons la porte, il y a une bascule sur la téléassistance, relié à un service d’aide à domicile de nuit s’il y a un souci.
Avez-vous une commission de sécurité ?
Non, car nous sommes sur de l’habitat, on n’est pas sûr de l’établissement recevant du public, car en dessous du seuil…
Nous assurons beaucoup de la coordination et de la surveillance, ainsi que le lien aux curatelles le cas échéant.
Nous avons un outil qui permet d’avoir un suivi avec les personnes qui ne peuvent pas le faire elles-mêmes.
Nous tachons de prendre de plus en plus le temps avec elles de le faire, pour ne pas les couper de la vie extérieure.
Y-a-t-il d’autres projets similaires ?
Sur les 28 établissements des petits Frères, la Maison les Demeures du Parcs est l’un des seuls qui n’a pas trouvé son modèle. La plupart sont pensions de famille ou ESMS (établissement et services médicaux social )avec financements liés.
Nous travaillons en lien avec la CNSA (Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie) pour trouver les modalités pour financer le modèle Demeures du Parc.
Avez-vous des liens avec d’autres associations ?
Nous n’avons pas de convention signée, nous sommes vraiment sur du partenariat de proximité. Nous multiplions nos partenaires en fonction du besoin de la personne.
Jusqu’à présent, nous faisions partie de l’ORPAN, où nous emmenions les personnes à des activités. Hors contexte Covid, nous avons pu proposer des sorties, des séjours vacances avec les Petits Frères des Pauvres. Certains partent en vacances chacun de leur côté.
Dans travaux avec partenaires extérieurs, êtes-vous en lien avec le gérontopôle ?
Non
Quelles places des familles aux Demeures du Parc ?
C'est un public souvent sans lien avec des familles. Il nous est arrivé de recréer ce lien.
Limitez-vous les km parcourus pour l’aide à domicile ? Comment estimez-vous l’impact de ces économies sur les services dont elle est bénéficiaire ?
Si la personne veut garder son aide à domicile elle le garde, idem pour le médecin.
Si les soignants ont des difficultés avec un locataire, nous les invitons à venir passer nous voir.
Quant aux services à domicile, ils sont tellement dans une difficulté de recrutement de personnel, que d’assurer le service est déjà compliqué.
Avez-vous des liens avec le service MDPH (Maison départementale des personnes handicapées) d’accompagnement à la vie sociale ?
Non
Les PCH (prestations de compensation du handicap) vont être sollicitées sur les heures d’entretien du logement, des courses, etc.
Est-ce que le lien salariés/bénévoles se passe bien ?
Lorsque nous avons des candidatures de bénévoles, ils sont informés en amont des services proposés, je les rencontre. Nous insistons sur le lien indispensable avec les salariés pour que ça se passe bien.
Il y a des réunions bénévoles toutes les 6 semaines, pour qu’il y ait cohésion d’équipe, car certains ne se croiseraient jamais autrement.
Dans 90% des cas les bénévoles ont bien compris le fonctionnement des demeures du parc avant de commencer leur bénévolat.
Comment faites-vous le choix des locataires ?
Les futurs locataires sont déjà obligés d’être demandeurs d’un logement social.
Ensuite, nous avons clairement carte blanche sur le choix des dossiers, hormis une vigilance du bailleur sur le risque d’impayé de loyer.
Nous cherchons un équilibre homme/femme, avec une capacité à vivre seul dans son logement, et avec une visibilité des soins nécessaires.
S’il y a une difficulté d’avoir ces derniers éléments, nous demandons d’avoir l’accompagnement déjà mis en place, ou au moins que la personne soit dans l’acceptation de soin.
Une fois que la personne s’installe, nous prenons en charge l’évolution du handicap. Ensuite nous passons le relais au droit commun.
Nous n’avons pas de conseil de vie sociale mais des conseils de locataire, au moins 3 fois par an, pour au moins de reposer le cadre de fonctionnement du vivre ensemble (repas, politesse, …).
Sur les animations, certains posent leurs cadres. On n’est pas sur de l’assistanat donc on demande une participation financière, très souvent minime.
Les locataires viennent souvent de la région.
Que se passe-t-il si l’un des locataires refuse de payer ?
Dans les faits, il reste dans le logement.
On a un lien contractuel entre le bailleur social et le locataire ; une charte d’engagement est également en cours de création.
Nous n’avons pas eu de refus des locataires à payer leur loyer, ou leur part à l’animation par l’association, mais des impossibilités parfois. Nous avons alors deux options :
- soit une rupture de bail, et nous retravaillons son projet
- si impayé sur la partie PFP, nous annonçons que la personne ne peut plus participer aux activités, mais nous allons forcément tout de même prendre des nouvelles de la personne.
Au niveau de l’association, nous pouvons solliciter un fond d’aide à la personne pour avoir un soutien financier, par exemple le temps de la personne finisse de payer ses dettes, ou que la personne touche l’APA…
Est-ce que les personnes locataires sont adhérentes ?
Anciennement oui, ce n’est plus obligatoire.
Nous avons des arrivées via des services de curatelle, des services sociaux. Après, les personnes arrivées via PFP ont souvent mieux intégré les règles de vivre ensemble, c’est plus facile.
Y a-t-il des relations entre résidents PFP et autres résidents de l’immeuble ? Non, hormis des échanges dans le couloir, à la boite aux lettres. Ce sont des personnes qui travaillent, qui ont connaissance de ce qu’on propose. Nous avions eu l’occasion d’organiser un printemps des voisins qui s’était bien passé.
Avez-vous des apports extérieurs sur l’animation ?
Nous n’avons pas encore de partenariat avec les écoles, mais nous sommes en train d’y penser.
Des personnes locataires vont passer des journées aux Petits frères, et inversement ils reçoivent des adhérents PFP aux Demeures du Parcs, qui viennent déjeuner de temps en temps.
Commenter l'article