Comment se déroulent nos travaux ?
Les membres décident collégialement en séance plénière du programme de travail annuel. Il est élaboré à partir de sujets proposés par les élus de Rennes Métropole (sollicitation) ou par les membres eux-mêmes (auto-saisine).
Une fois le programme validé, des groupes de travail pilotés par un ou plusieurs membres sont constitués pour répondre aux problématiques posées. La composition (membres, partenaires extérieurs…), la méthodologie (diagnostic, démarche prospective…) et les moyens (groupe-projet, débat, outils numériques…) sont adaptés à chaque problématique. L'équipe technique facilite le travail des groupes.
Les avis et contributions des membres sont ensuite transmis aux élus locaux de façon à enrichir les politiques publiques métropolitaines. Les acteurs locaux peuvent aussi s'emparer des préconisations proposées pour impulser des actions et des expérimentations sur le territoire.
Les travaux en cours portent sur la transition climatique, les migrations, et les précarités des jeunes (voir le programme 2024 du codev).
Nos travaux
TitreInterview croisée avec Yohann Rech et Benoît Feildel, membres du Codev et vice-présidents à l'Université Rennes 2Mots clésPortrait, Témoignage, Engagement, Collectif
Portrait, Témoignage, Engagement, Collectif
Interview croisée avec deux membres du Codev représentant l’Université Rennes 2. Yohann Rech est Vice-Président Transition socio-environnementale et aménagement des campus et maître de conférences en sociologie et management du sport. Quant à Benoît Feildel, il est Vice-président Sciences et Société, Partenariats et maître de conférences en aménagement de l'espace et urbanisme.
Pouvez-vous vous présenter brièvement ?
Yohann Rech : J’ai grandi dans les montagnes en Haute-Savoie puis j'ai réalisé l’intégralité de mon cursus STAPS à l’université de Grenoble, en me spécialisant en sociologie du sport. Je suis arrivé en Bretagne en 2010 comme enseignant-chercheur à l’université Rennes 2, et j’ai ainsi découvert une nouvelle région, très dynamique sur le plan sportif et culturel, ce qui m’a conduit à orienter mes travaux de recherche liés aux sports de nature davantage vers les littoraux, sans complètement abandonner mes réflexions sur le milieu montagnard.
Benoît Feildel : Pour ma part, je suis originaire de Saint-Brieuc. J'y ai réalisé une partie de mes études en géographie, sur le campus Mazier de l'université Rennes 2, avant de quitter la Bretagne pour mieux y revenir par la suite comme enseignant-chercheur en urbanisme dans cette même université. J'apprécie la Bretagne notamment pour sa richesse culturelle et la diversité de ses paysages que je ne cesse de (re)découvrir. Ce qui me touche plus particulièrement à Rennes, c'est la jeunesse et la vitalité dont elle est porteuse, mais aussi la précarité d'une partie d'entre-elle.
Vous avez rejoint tous les deux le Conseil de développement de la métropole de Rennes en 2023. Qu’est-ce qui vous a motivé ?
Yohann Rech : Il y avait pour ma part une double motivation. D’une part, je savais qu’il y avait une forte réflexion au Codev sur les enjeux écologiques, notamment avec la dynamique du groupe sur la transition climatique. En tant que Vice-président de mon université en charge de la transition, il y avait pour moi une continuité entre ma mission et un engagement au service de la collectivité. D’autre part, j’ai étudié la démocratie participative et les dispositifs participatifs dans mes travaux de recherche, et j’étais donc très curieux d’intégrer une instance participative comme le Codev et de comprendre son fonctionnement et son rôle de l’intérieur.
Benoît Feildel : Je connaissais également les conseils de développement comme instance de démocratie participative pour les avoir étudié, et j'ai saisi l'opportunité d'y représenter notre établissement, avec Yohann, comme un moyen de construire des ponts entre décideurs publics, citoyen.nes et monde académique. L'université en général bénéficie d'une image d'ouverture, cependant les liens entre le milieu académique et le reste de la société ne sont pas si naturels et évidents. Aussi, ma motivation principale pour rejoindre le Codev était d'inscrire encore davantage l'université dans la cité et de mettre ainsi directement en œuvre ma charge de Vice-président de l'université délégué aux relations entre sciences et société.
Comment faîtes-vous le lien entre le Codev et l’Université Rennes 2, et plus particulièrement avec les étudiants ?
Yohann Rech : Je me suis rendu compte qu’il y avait un premier enjeu, qui était de mieux faire connaître le Codev auprès des collègues enseignants et des services, afin d’en faire un partenaire important pour l’université. Le deuxième enjeu est d’arriver à faire du lien avec les étudiant.es, et surtout de mobiliser les compétences scientifiques pour accompagner certains projets du Codev. C’est ce qu’il s’est passé cette année lorsque le Codev a confié la réalisation d’un baromètre climat aux étudiant.es du Master 1 Aménagement des Collectivités Territoriales (ACT), dans le cadre de la révision du PCAET. C’est un projet qui a été positif pour tout le monde.
Benoît Feildel : Vu de l'intérieur, les liens m'apparaissent également évidents entre les instances de démocratie participative, comme le Codev, et l'université. Pour ma part, dès que j'en ai l'opportunité j'essaye de faire bénéficier au Codev des nombreuses ressources universitaires, à travers la mise en contact avec des collègues enseignant.es-chercheur.euses ou des services universitaires, mais aussi avec les formations et les structures qui accueillent les étudiant.es. Les étudiant.es constituent un formidable vecteur de débat démocratique que je trouve particulièrement pertinent à mobiliser dans le cadre des activités du Codev et j'espère que nous pourrons continuer à développer nos collaborations sur ce registre.
Sur quel(s) sujet(s) aimeriez-vous que le Codev travaille demain et pourquoi ?
Yohann Rech : En plus des projets très intéressants sur les migrations et sur la précarité des jeunes, j’aimerais pouvoir proposer à terme une réflexion sur le tourisme dans la métropole et la contribution de ce secteur à la lutte contre le réchauffement climatique. C’est un sujet qui à ma connaissance n’a pas été discuté au sein du Codev par le passé.
Benoît Feildel : Les travaux du Codev auxquels je participe, notamment sur la précarité des jeunes, et plus largement sur les migrations ou les transitions, me semblent extrêmement importants pour sensibiliser et éclairer l'action publique. Au-delà, je serais également intéressé pour travailler sur la question de la participation des citoyen.nes à la recherche scientifique, en partant des besoins et des aspirations de ces citoyen.nes. C'est un sujet qui me tient particulièrement à coeur et me semble être une clé de l'épanouissement démocratique de nos sociétés.
Enfin, vous êtes tous les deux maîtres de conférences et comme vous le savez le Codev a vocation à animer des débats. Une petite astuce à nous souffler pour un débat serein et réussi ?
Yohann Rech : Un premier point relève de l’organisation spatiale de la salle ou du lieu de débat, qui est à penser en amont pour favoriser les interactions et les échanges. Le deuxième enjeu est d’arriver à libérer la parole des participant.es, qui n'ont pas tous les mêmes capacités de prise de parole en public, et il faut donc de la bienveillance pour rendre tout le monde légitime à s’exprimer et ne pas disqualifier certaines formes de langage.
Benoît Feildel : Les enseignants-chercheurs ne sont malheureusement pas toujours les mieux formés à ces questions et, pour ma part, j'apprends également beaucoup en observant l'animation des débats au sein du Codev. J'en profite d'ailleurs pour remercier vivement les équipes ! Cela étant, ce que je retiens de mon expérience d'enseignant et de l'animation de débats avec des étudiant.es, c'est l'importance de l'écoute, de la prise en compte du point de vue de l'autre et de la bienveillance.
Commenter l'article